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14 juin 2020

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 90

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 90 ( 14/06/2020 )

 

Sylvain

JEUNES. Ils étaient encore des dizaines de milliers à défiler hier contre les violences policières et le racisme dans plusieurs villes de France. A Paris, sur ordre du préfet, la police a nassé les manifestants sur la place de la République. Cela a provoqué quelques affrontements.

Le pouvoir sait que la jeunesse, particulièrement éprouvée par le confinement de l’état d’urgence sanitaire et sans perspective d’avenir, est prête à se mobiliser pour faire entendre sa détresse.

Les solutions proposées par le gouvernement ne sont pas à la hauteur de la situation. Le chef de guerre doit parler ce soir à la télévision. Espérons que ce ne sera pas pour envoyer les jeunes en première ligne !

 

 La Dépêche,13/06/2020

Gabriel Attal: Nous préparerons un plan d’urgence pour les jeunes"

Les jeunes ont été relativement épargnés par le Covid-19 mais ils sortent visiblement plus marqués psychologiquement que d’autres catégories de la population. Comment l’expliquez-vous ?

Le confinement a peut-être été plus dur encore pour les jeunes, car sortir, faire du sport, voir leurs amis structure davantage leur quotidien. Mais, je veux souligner qu’au début du confinement beaucoup s’attendaient à ce que les jeunes ne le respectent pas et que, dans certains quartiers, on assiste à des phénomènes de violence ; or, ça n’a pas du tout été le cas. Les jeunes ont fait preuve de beaucoup de responsabilité et d’une grande résilience.

 

Pour les plus jeunes, le retour à l’école se fait aujourd’hui de manière dégradée, par demi-classes. Comment voyez-vous la rentrée ?

Avec Jean-Michel Blanquer, nous travaillons à une organisation qui garantira aux familles un accueil des enfants toute la semaine, toute la journée. Si les impératifs sanitaires empêchaient l’accueil de tous les enfants en même temps, des activités culturelles et sportives complémentaires seraient mises en place : c’est ce que nous avons commencé à engager, plus de 1 000 communes ont déjà rejoint notre dispositif "sport santé culture civisme".

Vous avez annoncé des aides pour que les enfants les plus défavorisés puissent partir en vacances mais de nombreuses colonies assurent que les règles sanitaires sont intenables et refusent d’ouvrir leurs portes. Qu’allez-vous proposer aux jeunes cet été ?

Nous avons travaillé le protocole sanitaire avec les grandes organisations du secteur et il a été énormément assoupli. Par exemple, nous avions proscrit les lits superposés, nous avons finalement trouvé une solution et ils pourront être utilisés. Certains acteurs considèrent que le principe même de distanciation physique ne correspond pas à "leurs valeurs". Mais nous ne pouvons transiger avec la sécurité des enfants. L’État va proposer des aides financières à 250 000 enfants afin qu’ils puissent partir gratuitement, c’est un engagement inédit qui permettra à des enfants de partir en vacances cet été.

L’annulation des épreuves du Bac ne risque-t-elle pas de peser sur l’avenir de la génération Covid-19 ? Comment faire pour que les diplômes 2020 ne soient pas considérés comme des diplômes au rabais ?

J’entends cette inquiétude, certains rapprochent le Bac2020 du Bac 1968. Or, les études ont montré que les bacheliers de 68 n’ont pas été pénalisés. Cette fois, ils le seront d’autant moins que le phénomène est mondial. De plus, la France a mis en place l’un des systèmes de continuité pédagogique qui a le mieux fonctionné au monde. Jean-Michel Blanquer l’avait préparé depuis plus de 2 ans. Après l’ouragan Irma, le Cned avait été missionné pour mettre en place une plateforme au cas où toutes les écoles devraient fermer, ce qui a permis l’ouverture aux familles de la plateforme "Ma Classe à la Maison" dès le lendemain de l’annonce du confinement.

En termes d’emploi, les jeunes vont payer cher la crise économique qui frappe déjà. Comment les aider ?

Nous préparerons un plan d’urgence pour les jeunes. Nous avons trois grands objectifs. Le premier, c’est l’apprentissage qui concerne 30 000 jeunes en Occitanie. Nous refusons qu’il soit une variable d’ajustement. Avec Muriel Pénicaud, nous avons donc décidé d’une aide considérable aux entreprises qui pourra aller jusqu’à 8 000 euros par jeune. L’autre enjeu ce sont les jeunes diplômés. Des mesures pour inciter les entreprises à recruter des jeunes sont en discussion avec les partenaires sociaux. Notre troisième objectif, c’est d’aider les jeunes précaires qui risquent d’être frappés de plein fouet par la crise. Nous travaillons à des mesures pour accompagner et sécuriser financièrement ces jeunes.

Les LR proposent une exonération de charges pour les moins de 25 ans, qu’en pensez-vous ?

Ça ne me semble pas la solution la plus efficace, notamment car il n’y a déjà quasiment plus aucune charge au niveau du smic et que la majorité des jeunes sont recrutés à ce niveau de salaire. Nous sommes en revanche en train d’étudier des dispositifs de soutien à l’emploi dans le secteur associatif. Pour les stages, nous réfléchissons à prolonger le statut d’étudiant d’un semestre pour permettre aux jeunes, dont le stage a été interrompu ou empêché en raison du confinement, d’y accéder.

Faut-il étendre le RSA aux moins de 25 ans, est-ce une piste de réflexion ?

J’y suis défavorable parce que la logique du RSA c’est de dire : on vous apporte un soutien financier et, derrière, il peut y avoir un accompagnement ; or, je pense que ce qu’attendent les jeunes, c’est précisément l’inverse : d’abord un accompagnement pour enrichir leur CV plutôt que de rester chez eux à recevoir une allocation. Comme je le disais, nous accompagnerons évidemment les jeunes frappés par la précarité.

Que va devenir le Service national universel dont vous avez la charge ?

Sa vocation est de donner à voir aux jeunes tout ce qu’ils peuvent faire pour leur pays ; et, cette année plus que toutes les autres, on a besoin que les jeunes s’engagent pour leur pays. Le SNU se tiendra donc cette année. On l’a adapté. Le séjour de cohésion, durant lequel les jeunes sont envoyés dans un autre territoire que le leur a été reporté à l’automne, et nous avons avancé à cet été la mission d’intérêt général. Début juillet, 10 000 jeunes en uniforme vont venir servir leur pays auprès d’associations, de collectivités ou de corps de l’Etat. Nous avons défini des thématiques prioritaires : le lien avec les personnes âgées, la solidarité envers les plus vulnérables et l’environnement.

Le confinement était destiné à protéger les personnes âgées, or ce sont les jeunes qui vont en payer le plus lourd tribut, craignez-vous de voir émerger un conflit de générations ?

Je vois ce risque d’une forme d’apartheid générationnel. Durant la crise, jeunes et vieux ont été opposés, il a été expliqué que les jeunes étaient des virus ambulants et les personnes âgées tellement fragiles qu’il fallait les laisser enfermées chez elles. J’y suis très attentif et travaille à reconstruire des ponts intergénérationnels.

On dit que le président de la République craint de perdre la jeunesse. Les manifestations contre le racisme et les violences policières l’inquiètent-elles ?

L’un des moteurs de l’engagement d’Emmanuel Macron en 2017, c’est précisément la jeunesse. Il s’est engagé pour lutter contre l’assignation à résidence et ouvrir le champ des possibles. Cette préoccupation pour la jeunesse nous habite depuis 2017, la crise l’a encore renforcée. Nous allons continuer à avancer.

    

Christelle Bertrand

 

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