LE CANARD ENCHAINÉ, 8 Aux quatre coin-coins du Canard"
L’atelier de composition du Canard Enchaîné
En 1986, dans je tournais le film « Aux quatre coin-coins du Canard », l’atelier de composition de l’imprimerie du Canard Enchaîné se trouvait sur les Champs Elysées.
L’équipe du Canard s’y rendait le mardi matin, assez tôt, pour rassembler tous les articles et dessins qui allaient être publiés.
Claude Angeli, Claude Roire, Yves Mamou
Le travail devait se terminer au plus tard vers 13h ou 14h.
Robert Loy, responsable de l’impression du journal, souhaitait avoir la copie le plus tôt possible, pour amener les épreuves à l’imprimerie qui se trouvait dans la banlieue nord de Paris.
Il fallait essayer de saisir l’effervescence qui régnait dans l’atelier de composition sans gêner le travail des journalistes et des dessinateurs.
La veille, les secrétaires de rédactions, Alain Granderémy, Lucien Niel, Madeleine Thibaud, Gérard Jovené avaient corrigé les articles.
Alain Grandrémy
Madeleine Thibaud
Le jour de la composition, Alain Granderémy, Lucien Niel, Gérard Jovené étaient présents pour vérifier la mise en page et revoir les articles qui étaient écrits par le directeur et d’autres journalistes en fonction de la dernière actualité.
Alain Grandrémy avec un imprimeur
Lucien Niel avec un imprimeur
Gérard Jovené, Cabu
Comme le disait son fondateur Maurice Maréchal, « le Canard est un hebdomadaire qui se fabrique comme un quotidien ».
Les imprimeurs travaillaient avec les journalistes pendant que d’autres rédacteurs cherchaient le meilleur titre de une.
Claude Angéli et Jean-Marie Horeau avec un imprimeur
Michel Gaillard avec un imprimeur
Le dessinateur Lap « japonisant » le titre de une.
Lap et Jacques Lamalle
Il fallait trouver le cabochon adapté au sujet d’un article et la meilleure place des dessins retenus.
Pendant ce temps, Cabu faisait des dessins à la taille de l’espace qui était laissé dans un article. Pendant qu’il dessinait, Cabu était capable de répondre à des questions et même de tenir une conversation. Sa vitesse de travail nous impressionnait ainsi que sa disponibilité.
Jean-Paul Grousset, Bernard Thomas, Cabu
Des amis ou des journalistes passaient saluer les rédacteurs.
François Anderlin ( journaliste suisse) et Jean-Paul Grousset
Roger Fressoz, le directeur, écrivait son éditorial au dernier moment.
Robert Loy s’impatientait parfois car il était responsable de la fabrication du journal à l’imprimerie.
Escaro, Robert Loy, André Rollin
Nous l’avons donc suivi dans sa voiture et nous avons fait quelques prises de vues dans l’imprimerie.
A la sortie des rotatives Robert Loy vérifiait encore la qualité de l’impression.
Les motards des ministères attendaient la sortie des premiers numéros et les camions de livraison étaient prêts à démarrer pour les expéditions dans toute la France et dans le monde, par voie aérienne.
Quand tout était en bonne marche, Robert Loy pouvait amener les premiers numéros aux rédacteurs qui déjeunaient au restaurant Bougainville , 5 rue de la banque dans le deuxième arrondissement de Paris. Dans la salle du fond une trentaine de journalistes attendaient les journaux pour relire leur article. Il faut préciser que souvent les articles étaient réécrits par le spécialiste du style Canard.
Je décidais de ne pas filmer ce moment convivial, par respect pour des journalistes qui avaient besoin de se détendre après plusieurs jours de travail intense.