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6 juin 2020

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 82

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 82 ( 06/06/2020 )

 

Racisme

TRAVAIL. « Il faut remettre la France au travail » est l’expression que l’on entend le plus souvent dans les médias depuis quelques jours. La ministre du travail pense peut-être que les Français n’ont pas travaillé pendant le confinement alors que certains n’ont pas compté leurs heures pour soigner les malades et que d’autres ont travaillé à leur domicile beaucoup plus qu’en temps ordinaire comme les enseignants. Mais cette expression était celle que l’on entendait en 1938 quand le gouvernement s’attaquait aux acquis du Front populaire. Aujourd’hui le gouvernement veut continuer la casse des syndicats et des acquis sociaux. Il faut comprendre que ce sont les travailleurs qui devront payer les frais de la catastrophe sanitaire.

Les travailleurs ont compris aussi que seul le rapport de force pourra empêcher le gouvernement de leur imposer des sacrifices supplémentaires comme la baisse des salaires. Ils se préparent à manifester avec celles et ceux qui dénoncent les violences policières. Dans les grandes villes les préfets interdisent les rassemblements au risque d’entraîner des confrontations avec la police. Mais on constate aussi que chez les fonctionnaires de la force publique quelques individus font preuve de réflexion et s’interrogent sur leurs missions. 

 Un policier morbihannais écrit un livre choc sur les coulisses de la police

Secrétaire général du syndicat de police Vigi, et habitant de Malansac (Morbihan), Alexandre Langlois publie un livre choc, documenté, qui offre un éclairage particulier sur la police.

C’est avec la volonté de révéler au grand jour « les dérives et dysfonctionnements de la Police nationale », qu’Alexandre Langlois publie, aux éditions Talmat : L’ennemi de l’intérieur, un livre choc qui revient sur de nombreux faits marquants de ces dernières années et leur traitement, comme les Gilets jaunes ou l’affaire Benalla.

 

Ces positions lui vaudront, en tant que secrétaire général du syndicat de policiers Vigi, une mise à pied d’un an avec sursis. Un engagement qui naît cependant d’un long parcours et de désillusions.

C’est en 2005 qu’Alexandre Langlois rentre à l’école de police avec deux valeurs en tête : « Protéger les plus faibles et permettre aux gens de vivre avec le plus de liberté possible sans nuire à leurs voisins. » Sa première affectation le mène à la police des frontières à Roissy, puis il en intègre le service de renseignements jusqu’en septembre 2009.

 

« La politique du chiffre »

Au fil des mois, le jeune policier constate « des dysfonctionnements » qui le choquent, mais « l’esprit solidaire du terrain reste fort. » Parmi les constats marquants : « une bureaucratisation » de la police qui entraîne des dérives. « On est rentré dans la politique du chiffre. Avant quand on inscrivait RAS sur la main courante on avait des félicitations. Aujourd’hui, on nous dit que l’on ne travaille pas. »

 

Pour le jeune policier qui rejoint, en 2009, le service de l’information générale « ex-renseignements généraux », une affectation où il est toujours en poste, « on est passé d’une police de prévention à une police de répression ». Par ailleurs, il constate une dégradation des conditions de travail et l’absence de moyens. « Nous n’avions pas de téléphone portable, de cartes de visite, une connexion Internet d’un autre âge… » Des conditions qui pour lui « se généralisent sur tous les services, en dehors des directions ».

 

Le caillou dans la chaussure de Castaner

En 2010, Alexandre découvre le syndicat CGT police. Celui-ci devient, en 2014, CGT Vigi, puis, en 2018, le syndicat Vigi après une scission avec la CGT. Depuis 2015, Alexandre Langlois en est le secrétaire général. « Vigi intervient pour changer le regard et dénoncer les dysfonctionnements », souligne Alexandre. Dès lors, les Gilets jaunes, l’affaire Benalla seront dénoncés par le syndicat et son secrétaire général. « On est le caillou dans la chaussure de Castaner », avance l’homme avec humour. Mais après un tract contesté, son implication lui vaudra en février 2019, de passer en conseil de discipline.

 

La sanction ? « Une exclusion de mes fonctions policières pour un an dont six mois avec sursis. » Autrement dit, une mise à pied et une période que l’homme, qui reste impliqué syndicalement, met à profit pour écrire son livre. Un ouvrage qui reprend l’ensemble des faits marquants avec une remarquable précision et en s’appuyant sur des documents officiels pour « dénoncer ce qui se passe et lancer une réflexion sur une vraie réforme de la police ». Car pour le policier syndicaliste, toujours empreint des valeurs qui l’on conduit à ce métier, « aujourd’hui, on fabrique des ennemis de l’intérieur qui permettent de justifier des lois qui sont une atteinte aux libertés individuelles. »

L’ennemi de l’intérieur, aux éditions Talma. 265 pages. 18 €, en librairie.

 

 

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