Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
bonnesbobines
bonnesbobines
Publicité
bonnesbobines
Archives
Visiteurs
Depuis la création 266 722
20 mars 2020

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 4

NOUS SOMMES EN GUERRE, jour 4 ( 20 mars 2020)

 

Caissière

Je reçois le numéro du 11 mars 2020 du journal de radio Zinzine: " L'Ire des chênais" et je lis un article du philosophe italien Giorgio Agamben. Né le 22 avril 1942 à Rome Giorgio Agamben est un spécialiste de la pensée de Walter Benjamin et de Heidegger. Sous le titre " Coronavirus et état d'exception" il écrit: " Face aux mesures d'urgences frénétiques, irrationnelles et totalement injustifiées pour une supposée épidémie due au coronavirus, il faut partir des déclarations du CNR ( l'équivalent du CNRS en Italie)...cette sorte de grippe provoque des symptômes légers dans 80% à 90% des cas...Si telle est la situation réelle, pourquoi les médias et les autorités s'efforcent-ils de répandre un climat de panique, provoquant un véritable état d'exception ?" Et il ajoute: " Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesure d'exception, la mise en épingle d'une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour les étendre au-delà de toutes les limites...Ainsi, dans un cercle vertueux et pervers , la limitation de la liberté imposée par les gouvernements est acceptée au nom d'un état de sécurité qui a été induit par ces mêmes gouvernements qui interviennent maintenant pour le satisfaire".

Cet article a été publié dans le grand quotidien italien Il Manifesto au début de la mise en confinement de toute la population italienne. Il correspond aux premières réactions que nous avons éprouvées et exprimées le jour 1 de la déclaration du président français.

 

Quatre jour après l'intervention du président des Français continuent à manifester une certaine convivialité et joie de vivre. Je l'ai constaté en descendant dans l'ascenseur de ma tour. Arrêt au18 ème étage: une jeune fille en short, casque sur les oreilles, qui s'apprête à aller faire sa course à pied, me salue d'un grand " bonjour" et me donne des nouvelles du temps printanier. 16ème étage: une dame âgée, veuve et seule dans son appartement, qui descend prendre son courrier, entame tout de suite la conversation sur les difficultés du confinement sous la note affichée dans l'ascenseur: " Pas plus de 4 personnes dans l'ascenseur. Evitez les conversations". Cela me réjouit car je constate que le besoin d'humanité est encore vivant.

 

De la même façon, des personnes qui ont eu la chance d'amener leur famille au bord de mer ou à la campagne, profitent du grand air pour prendre un peu de liberté. Les jeunes habitants des banlieues abandonnées continuent à sortir de leurs petits logements surpeuplés pour se réunir dans les rues. Le ministre de l'intérieur et le terrible préfet de Paris décident alors de renforcer les sanctions. Toute sortie est interdite, dans les villes comme dans les campagnes, sous peine de poursuite.

 

Mais les policiers eux-mêmes commencent à protester. Ils n'ont toujours pas reçu de masques pour faire leur travail sur la voie publique et commencent à craindre pour leur santé. Ils doivent, comme tous les travailleurs " indispensables à la bonne marche de l'économie", assurer leur activité professionnelle. Après les personnels de la santé, qui attendent toujours leurs protections, ce sont plusieurs corps de métier qui menacent d'arrêter leur travail par peur d'être contaminés.

 

La gestion d'un pays au jour le jour et en flux tendu montre aujourd'hui ses limites. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité