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2 mai 2007

CHARLETY, 40 ANS APRÈS

segol_ne_1segol_ne_2 CHARLETY, 40 ANS APRÈS 1er mai 2007 Comme en juin 1968, nous sommes allés au stade Charlety, à Paris, à pied. Comme en 1968, il y avait beaucoup de jeunes et d’enthousiasme. Mais en 2007 les transports publics fonctionnaient, même le 1er mai, la manifestation était organisée par des professionnels de la communication et le but était le soutien à une candidate à la présidence de la République: Ségolène Royal. Alors tout à coup des souvenirs reviennent. En juin 1968, le rassemblement à Charlety, après les grandes manifestations de mai, avait été annoncée par le bouche à oreille et par quelques journaux militants diffusés dans la rue. Arrivé dans l’après midi, dans ce stade assez vétuste à l’époque, il y avait un peu de monde dans les tribunes en béton mais surtout beaucoup de délégations sur la pelouse du stade. Au fur et à mesure que les représentants de l’aérospatiale de Toulouse ou des chantiers navals de Saint Nazaire entraient, ils étaient salués par des applaudissements. Les drapeaux étaient rouges, les slogans étaient révolutionnaires, les tracts étaient rudimentaires. Une tribune rustique était dressée côté sud. Des orateurs faisaient le point sur les revendications et annonçaient: “ ce n’est qu’un début, la lutte continue”. Les militants reprenaient en coeur. Et puis Mendes France est arrivé. Il a fait un discours intelligent, apprécié par le gauchiste que j’étais. Mais les choses se sont gâtées quand il a présenté François Mitterand. Profitant de la situation et de la faiblesse apparente du pouvoir du général de Gaulle, François Mitterand a dit qu’il se tenait prêt à prendre le pouvoir. Alors les “ soixante-huitards” se sont sentis trahis et même si nous ne voulions pas encore le reconnaître à ce moment-là, c’était déjà la fin du mouvement. Les politiciens, en embuscade, sortaient du bois pour cueillir les fruits de la révolte populaire. Les rêves se terminaient. Nous allions en reprendre pour ... 40 ans, au minimum. Et c’est bien ce qui s’est passé! Alors Charlety c’est à la fois un lieu historique qui n’a certainement pas été choisi au hasard par les socialistes et c’est aussi, dans mon souvenir, l’enterrement d’un merveilleux mouvement de convivialité où toutes les barrières semblaient céder facilement sous la poussée de la jeunesse et de la créativité. Charlety :1er mai 2007, 14h30. Plusieurs milliers de personnes se pressent déjà devant les portes qui doivent ouvrir vers 15h. Beaucoup de jeunes et de Français d’origine étrangère. Le stade est somptueux, refait à neuf depuis quelques années. Les gens se parlent. On retrouve un vieux couple déjà venu en 1968. Nous nous installons sur les gradins, face à la tribune située cette fois à l’est pour favoriser l’éclairage des artistes. On nous distribue à l’entrée des panneaux luxueux avec des portraits et des slogans de Ségolène. On peut avoir aussi des tee shirts, des médailles mais pas de casquettes! Grâce à une sono professionnelle et à deux écrans géants, l’ambiance est entretenue par des animateurs. L’entrée du stade est en flot continu de 15h à 18h. C’est impressionnant. Bientôt 40 000 personnes sont annoncées + 20 000 à l’extérieur. Les artistes assurent le spectacle: rap, slam, chansons et cris d’ambiance: “ Charlety, je ne vous entends pas”. Une équipe de télévision professionnelle assure la retransmission. Nous sommes en pleine campagne à l’américaine. Les drapeaux sont bleu-blanc-rouge. Les panneaux célèbrent le culte de la personnalité. Un seul drapeau arc en ciel de la paix et un petit drapeau noir. Pas de drapeaux rouge. Elle arrive vers 19h. Cris d’accueil et discours. Dès le début du discours des personnes commencent à quitter le stade. Ont-ils peur d’être coincés à la sortie ou ont-ils trop attendu une star qui a l’habitude d’arriver en retard? Long discours qui couvre tous les sujets électoraux: les travailleurs, les entreprises, les femmes, les services publics, les retraites etc... et puis un clin d’oeil à mai 68 et au général de Gaulle. Enfin les formules de rassemblement et la meilleure pour la fin: “ Aimons nous les uns les autres”. J’aurais préféré “ Aimons nous les uns SUR les autres” comme disait mon ami MOUNA. C’est moins religieux! Belle musique de fin pendant les applauddissements et des images sur les artistes et les éléphants du PS qui ressortent du bois: Delanoé, maire de Paris, qui s’était opposé à Ségolène, Jack Lang, Dominique Strauss Khan... et François Hollande, qu’une militante reconnaît avec joie en criant: “ Voilà Monsieur Royal”. Ségolène reste au début du spectacle donné par Bénabar, Higelin, Renaud... pour les accompagner sur scène. Elle leur doit bien ça! Alors, même s’il faudra voter pour elle pour écarter “le nabot de Neuilly”, je pense à tous ces jeunes qui seront bientôt déçus par une politique forcément libérale qui continuera à les broyer. Tous criaient: “ on va gagner”, comme à un match de foot. Si c’est le cas, j’espère que les vieux politiciens qui ont déjà pointé leur museau à Charléty, ne les feront pas trop souffrir. segol_ne_3segol_ne_4segol_ne_5segol_ne_6
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