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6 février 2021

BENJAMIN STORA ET L'ALGÉRIE

Benjamin Stora et l'Algérie

 

Stora 1

L’historien Benjamin Stora a remis son rapport à Macron sur « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». Dès sa publication, ce texte a provoqué de nombreuses remarques, tant en France qu’en Algérie.

L’HISTORIEN Gilles Manceron, spécialiste de la colonisation, note « des réactions diverses, souvent hâtives, qui confirment surtout la présence lourde du passé franco-algérien dans le présent des deux pays ».La remise de ce rapport a eu lieu dans des conditions cocasses : « Elle était annoncée sur l’agenda de l’Élysée pour le jeudi 20 janvier à 17 heures, mais quand l’auteur du rapport s’est présenté à l’heure dite pour le remettre au président, les journalistes auxquels il aurait pu, ainsi qu’Emmanuel Macron, adresser quelques mots sur le sujet brillaient par leur absence. C'est que, dans la matinée, ceux-ci avaient été convoqués par le ˝conseiller mémoire ˝ de la Présidence, Bruno Roger-Petit, qui leur avait livré des ˝éléments de langage˝, lesquels ont été largement diffusés dès la mi-journée par l’AFP, les quotidiens en ligne et les chaines d’information continue. C’est ainsi que les journaux français et étrangers se sont fait l’écho de ce verdict péremptoire : ˝Colonisation et guerre d’Algérie: il n’y aura pas d’excuses ˝ prévient l’Élysée ».

Stora 2

Macron a manifestement commandé ce rapport pour des raisons électorales et son intervention politique de dernière minute a porté tort aux préconisations de Stora. Certaines semblent pourtant aller de soi : reconnaissance de l’assassinat d’Ali Boumendjel, avocat pacifiste, tué par l’armée française en 1957 ; localisation des déchets des essais nucléaires français et des mines placées par l’armée aux frontières tunisiennes et marocaines ; hommage à l’avocate, grande figure de l’anticolonialisme, Gisèle Halimi.

François Nadiras, militant de la Ligue des droits de l’Homme de Toulon, qui avait participé à Si Vis Pacem, publiait déjà en 2007 une tribune dans Le Monde sous le titre : « France Algérie : dépasser le contentieux historique ». Elle était signée des deux côtés de la Méditerranée, notamment par Benjamin Stora, Simone de Bollardière, Edgar Morin, Christiane Taubira, Jack Ralite, Yvette Roudy, Raphaëlle Branche, Malika Rahal, Sylvie Thénault, et, en Algérie, Hocine Aït-Ahmed, Mohammed Harbi, Ali Haroun et Abdelhamid Mehri. Elle concluait : « Dépasser le contentieux franco-algérien implique une décision politique, qui ne peut relever du terme religieux de “repentance”. Et des “excuses officielles” seraient dérisoires. Nous demandons donc aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie. Une reconnaissance nécessaire pour faire advenir une ère d’échanges et de dialogue entre les deux rives, et, au-delà, entre la France et les nations indépendantes issues de son ancien empire colonial ».

À la lecture de l’article de Naridas, selon Manceron : « ce qui permet de mesurer, au vu de la réaction de l’Élysée à la remise du rapport Stora, combien, depuis cette date, les termes du débat ont régressé en France dans la deuxième décennie du XXIe siècle. »

___

Gilles Manceron, Marianne et les colonies, La Découverte/Ligue des droits de l’homme, 2003.

Le site de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon est toujours vivant : http://section-ldh-toulon.net/-torture-.html

http://section-ldh-toulon.net/hommage-a-Francois-NADIRAS.html

http://section-ldh-toulon.net/Francois-Nadiras-l-exigence-de-verite.html

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