Loi: SÉCURITÉ GLOBALE
LOI SÉCURITÉ GLOBALE
Imposée par un régime de plus en plus sécuritaire, cette loi, votée par le parlement, a fait réagir la société civile.
Télérama écrit:
Des manifestants à perte de vue entre la place de la République et celle de la Bastille : la mobilisation fut forte, ce samedi 28 novembre, pour dénoncer la proposition de loi “sécurité globale”. Et notamment son article 24, qui prévoit de pénaliser d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende la diffusion « malveillante » d’images des policiers ou de gendarmes, lors d’une intervention. L’appréciation de la malveillance promet déjà des discussions épiques…
Ces derniers jours, ce sont justement des images, prises sur le vif, qui ont permis de révéler des actes violents commis par les forces de l’ordre : l’évacuation très musclée de centaines de migrants, le 24 novembre, place de la République. Des policiers y molestant un journaliste, maintenu au sol. Un commissaire y infligeant un croche-pied à un migrant qui ne le menaçait en rien. Puis, jeudi 26, la diffusion d’une vidéo enregistrée cinq jours plus tôt, et montrant le passage à tabac d’un homme, Michel Zecler, noir, 41 ans, producteur de musique, roué de coups par plusieurs policiers dans l’entrée de son studio d’enregistrement. Les images, captées par une caméra de surveillance, ont été depuis complétées par d’autres, filmées par un voisin depuis sa fenêtre.
Nul doute que ces affaires auront fortement contribué à renforcer la mobilisation de ce samedi - incomparable à celles de la semaine précédente, où des rassemblements avaient déjà eu lieu. La foule était dense, fédérant toutes les générations. Et nonobstant les quelques incidents qui ont éclaté en fin de journée, l’immense cortège aura défilé dans le calme, brandissant d’innombrables pancartes, panneaux, banderoles qui dénonçaient autant les violences policières que le texte actuellement en discussion au Parlement.
Les quelques signes d’inflexion concédés par le gouvernement (création d’une commission indépendante pour proposer une réécriture de l’article 24, sanctions promises contre les fonctionnaires fautifs,...) n’ont donc pas suffi à calmer la colère. Et c’est désormais le possible retrait de l’article 24 qui devrait occuper le centre du débat. Sans oublier que d’autres dispositions du texte sont aussi contestées, notamment l’usage de drones pour surveiller l’espace public.
Photos: © Jean-Claude Coutausse pour Télérama