Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
bonnesbobines
bonnesbobines
Publicité
bonnesbobines
Archives
Visiteurs
Depuis la création 266 582
2 décembre 2018

GILETS JAUNES 1

Gilets jaunes 1, 2 décembre 2018

2018

 C'est parti !! 

Vieux soixante-huitard je faisais en mai 2018 des articles et des émissions radio sur les événements de 1968 à l'occasion de l'anniversaire de cette année riche en utopies. Je regrettais que la jeunesse de 2018, malgré une situation pire qu'en 1968, ne bouge pas. Je reconnaissais que la répression des manifestations, l'étouffement des grèves et la situation de l'emploi ne favorisaient pas un engagement. La possibilité d'entrevoir un début de changement n'était pas au rendez-vous.

Le 16 novembre je décidais de quitter la Provence pour remonter à Paris en voiture avant les blocages annoncés par les gilets jaunes pour le lendemain. Je pensais que le mouvement risquait de se prolonger quelques jours et qu'il valait mieux circuler sur la route avant d'affronter des difficultés. Mais je n'imaginais pas encore que deux semaines plus tard cette "insurrection populaire" allait prendre une telle ampleur.

A la radio, dans la voiture, j'entendais le secrétaire de la CGT, interrogé sur les blocages de route envisagés par les gilets jaunes, déclarer: " Jamais je ne me joindrai aux militants du Front National". En 1968, le Parti communiste traitait les étudiants de "terroristes". En 2018, la gauche traitait les manifestants de "fascistes". Une fois de plus il n'avait rien compris à l'importance du malaise de la société.

Aujourd'hui, 2 décembre 2018, les journalistes font l'inventaire des dégâts provoqués par les manifestations du samedi 1 décembre, non seulement à Paris mais  dans plusieurs villes de France. Les images des télévisions et des reporters de Facebook ont montré des situations très contrastées. D'une part des orchestres de rue et des chorales installés sur les péages d'autoroute d'autres part des affrontements violents autour des Champs Elysées, sur le vieux port de Marseille ou sur les places des grandes villes. D'une part des femmes et des hommes tranquilles qui disent leur difficultés financières et d'autre part des hommes organisés et équipés qui n'hésitent pas à attaquer les CRS. 

Quelques remarques de comparaison avec le mouvement de 1968. En juin 1968 le gouvernement redonnait de l'essence aux Français pour leur faire oublier les événements étudiants. Tous les Parisiens se jetaient alors sur les routes. En novembre 2018, le gouvernement annonçait des taxes supplémentaires sur les carburants et cette augmentation de l'essence déclenchait un mouvement de révolte inattendu. En 1968, sous un prétexte de circulation entre des dortoirs de filles et de garçons à l'université de Nanterre, une révolte se manifestait, en 2018, sous un prétexte de difficulté de circulation en voiture entre son domicile et son travail, les automobilistes déclenchent une rébellion de grande ampleur. En 1968, ce sont de jeunes étudiants et lycéens qui lancent le mouvement, en 2018 ce sont des travailleurs adultes, femmes et hommes, qui mettent leur gilet jaune pour occuper les péages d'autoroute . En 1968, la violence des CRS et des étudiants se concentre dans un arrondissement intellectuel de Paris, le quartier latin, en 2018 les affrontements ont lieu dans les quartiers riches et commerçants de la capitale. En 1968, en province, les usines sont occupées, en 2018, en province, les places publiques et les rues principales sont investies par les manifestants.

Il serait possible de continuer encore les comparaisons pour montrer que le mouvement des gilets jaunes est différent du mouvement de 1968 mais je pense qu'il n'ait que le prolongement d'un changement souhaité en 1968 et jamais réalisé.

Un soixante-huitard ne peut que se réjouir de voir des Français se réveiller et se révolter contre un système social qui les détruit. J'ai été très heureux d'entendre le premier artiste qui s'est déclaré en faveur des gilets jaunes: Pierre Perret. Le 1 décembre des syndicalistes, des lycéens, des associations se sont joints aux manifestations des gilets jaunes. Le 2 décembre, malgré la mise en scène traditionnelle de la violence par les médias, beaucoup de Français soutiennent toujours  ce mouvement. Le gouvernement va chercher à culpabiliser les manifestants en les poussant à la faute pour monter l'opinion contre eux. C'est une manoeuvre bien connue des puissants. Mais pour l'instant l'opinion est plutôt favorable aux gilets jaunes car ils représentent un espoir de changement pour tous ceux qui souffrent de leurs conditions de vie et de travail.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Il faudrait aussi écrire sur les gilets "Parisiens, réveillez-vous ! "<br /> <br /> Déçu en effet qu'ils ne se soient pas joints et ne se joignent toujours pas au mouvement. Sans doute parce que monté des provinces. Jusqu'où le parisianisme - on ne mélange pas les torchons avec les attachés-case, va donc se nicher... <br /> <br /> Où sont donc tous les "Je suis Charlie" ? Car, au fond, il s'agit bien d'un seul et même combat : contre l'oppression.<br /> <br /> André Lombard 84750 VIENS.
Répondre
Publicité