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16 août 2016

LE CANARD ENCHAÎNÉ 10 "Aux quatre coin-coins du Canard"

1986, Bernard Thomas

 Je connaissais Bernard Thomas avant le tournage du film «  Aux quatre coin-coins du Canard » parce que j’avais eu l’occasion de le rencontrer avec May Picqueray. Il avait fait la préface du livre: «  May la réfractaire, 81 ans d’anarchie ». 

J’avais apprécié les livres de Bernard Thomas: «  La bande à Bonnot », 1968, «  Jacob dit le Voleur », 1970, «  La croisade des enfants », 1973. Je lisais régulièrement dans le Canard sa rubrique «  ça n’arrive qu’aux autres ». 

J’étais donc heureux de mieux le connaître dans son travail au Canard Enchaîné.

Thomas 4

Jean-Paul Grousset, Bernard Thomas, Cabu

 

Thoma 3

Bernard Thomas, Cardon

 Je connaissais le goût de Bernard Thomas pour la littérature et je lui proposais de tourner un entretien à son domicile, au milieu de ses livres.

Je ne connaissais pas encore le nombre de livres que Bernard Thomas possédait dans son appartement de la région parisienne. Je découvrais, sur plusieurs étages et y compris dans les montées d’escaliers des murs recouverts de bibliothèques.

Pour le tournage, nous nous installons dans son bureau, vaste et lumineux. Bernard Thomas a l’habitude de la radio, de la télévision, du cinéma et il parle volontiers de son parcours d’écrivain et de journaliste.

Thomas 6

Je connais son engagement antimilitariste après sa douloureuse épreuve de la guerre d’Algérie. Je l’interroge sur son livre: «  Aurore ou la Génération perdue » qui raconte le traumatisme subi par les jeunes hommes mobilisés contre leur gré dans cette guerre coloniale meurtrière.

Aurore

 A la seule évocation de cette période, Bernard Thomas est encore troublé. Ses prises de position dans la défense des plus faibles, ses convictions contre la violence, son goût de la vie et de la bonne humeur, se retrouvent dans ses nombreux écrits. Bernard Thomas est un homme convivial et séduisant que nous avons beaucoup de plaisir à enregistrer.

Thomas 1

Il nous raconte son entrée au Canard en 1974. Le Canard avait pris position contre les méthodes de l’armée française en Algérie et notamment contre la torture.

 

Algérie 1

Algérie 2

 

C’était donc le journal qui convenait le mieux aux convictions de Bernard Thomas. Appelé par la rédaction du Canard après la publication de plusieurs livres, Tréno, le directeur du Canard Enchaîné, lui propose de faire une rubrique sur le modèle de Morvan Lebesque. 

 

Morvan Lebesque

 

Morvan Lebesque 2

 

Bernard Thomas commence sa chronique «  ça n’arrive qu’aux autres ». Elle deviendra sa marque essentielle dans le journal.

Thomas ça 1

Thomas ça 2

 

Thomas ça 3

Quand on a la chance de connaître un personnage de la trempe de Bernard Thomas, on cherche à créer des liens durables.

Thomas 2

 

J’aurai l’occasion, après le tournage, lors d’un voyage en Bretagne, de rendre visite à Bernard Thomas dans sa maison située près de Plogoff. Une sortie en mer, à bord de son petit bâteau, me permettra de le filmer en marin et de sonoriser le petit film avec la chanson de Louis Capart qu’il appreciait beaucoup: «  Marie Jeanne Gabrielle ».

Quelques années plus tard, à l’occasion de la sortie de son livre: «  Lucio l’irréductible » je pouvais le filmer à nouveau avec notre ami anarchiste Lucio Uturbia à l’Espace Louise Michel, rue des Cascades, à Paris.

Thomas Lucio

 

 L’entretien est sur ce blog:

http://bbernard.canalblog.com/archives/2015/01/24/31372582.html

Bernard Thomas est décédé en 2012.

Encore une grande plume qui quittait le Canard!

 

photos © Bernard Baissat

 

 

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Commentaires
C
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Si je n'avais pas dû prendre une journée de congé ce jeudi, je n'aurais vraisemblablement pas eu connaissance du beau documentaire d'Olivier Chaumelle et Thomas Dutter consacré à Gérard Leretour, diffusé ce matin dans « La Fabrique de l'Histoire » sur France Culture. Je ne vous aurais de ce fait pas entendu parler de ce pacifiste libertaire dont j'ignorais jusqu'au nom, et n'aurais peut-être pas non plus appris de sitôt l'existence de ce blog, que j'ai découvert tout à l'heure après avoir tapé votre nom sur un moteur de recherches.<br /> <br /> <br /> <br /> Étrange d'ailleurs que je ne l'aie pas fait plus tôt car je ne l'avais nullement oublié, votre nom, ayant eu plusieurs années sur la porte ma chambre l'affiche de « Aux quatre coin-coins du Canard » et me souvenant parfaitement de la projection de ce film au cinéma « Studio » à Tours, en 1987, et du débat qui avait suivi, dont Eugène Bizeau, présent en chair et en os, avait été en quelque sorte la vedette. J'avais réussi à emmener avec moi deux amis étudiants, qui ne connaissaient ni d'Ève ni d'Adam le poète-vigneron de Véretz, et je me souviens que ni l'un ni l'autre n'avaient regretté d'être venu.<br /> <br /> <br /> <br /> Or je découvre par la même occasion que vous avez posté sur la toile l'année dernière une vidéo de cette soirée, vidéo que je viens de voir avec une grande émotion. Je n'ai pu en particulier retenir une larme quand j'ai entendu Eugène Bizeau parler de Cabu, dont, comme beaucoup de gens je suppose, je ne me suis toujours pas remis de la mort.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci à vous en tout cas pour ce que vous avez fait.
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