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20 mars 2016

RÉFUGIÉS, la honte de l'Europe

Alors que l'on apprend ce matin que l'accord entre l'Europe et la Turquie, au sujet des réfugiés, entre en vigueur dès ce soir, on s'indigne d'entendre que des femmes, des enfants et des hommes seront remis à la mer dès qu'ils auront touché le sol grec.

Heureusement que le gouvernement et le peuple grecs, solidaires de la détresse de ces migrants, ont tout de suite dit qu'ils ne pouvaient pas appliquer le marchandage " un pour un " prévu.

Cette tragédie humaine, qui se joue aux yeux de tous, devant les frontières du monde riche commence à émouvoir les peuples qui ont connu l'exode.

En Sicile, GIusi Nicolini, maire de Lampedusa, fait tout ce qu'elle peut pour aider les migrants. Elle vient de recevoir le prix Simone de Beauvoir.

En Catalogne, Ada Colau, maire de Barcelone, fait tout pour faire venir des migrants dans sa ville et les accueillir dignement. Elle a pu convaincre la population de sa ville qui a connu l'exil au moment du franquisme.

J'apprends par la radio qu'un village de Bretagne cherche aussi à organiser une arrivée de migrants dans sa commune. Les infrastructures sont prêtes.

Et pendant ce temps les gouvernements prennent des mesures pour bloquer toutes les frontières.

Quand les historiens feront le compte des victimes de cette lâcheté, les responsables ne pourront plus dirent qu'ils ne savaient pas ce qu'il se passait.

Aujourd'hui les preuves s'accumulent.

Article de Télérama:

Le Prix Simone de Beauvoir à la maire de Lampedusa

 

 

 Giusi Nicolini, maire de l'île sicilienne depuis 2012, a reçu ce jeudi matin le neuvième prix Simone de Beauvoir, qui récompense depuis 2008 des combats pour la liberté des femmes dans le monde.

 

Sous les ors germanopratins de la maison de l'Amérique latine, les riches étoles couvrent les épaules, les talons hauts claquent sur le parquet, les bijoux précieux brillent et les brushings parfaits se balancent. Les « ma chérie » fusent, les bises laissent des traces de rouge sur les joues, les mains aux ongles polis se serrent. On se congratule : ce jeudi 14 janvier 2016, le jury du Prix Simone de Beauvoir, qui récompense chaque année depuis 2008 un candidat pour son action en faveur de la liberté des femmes, honore une figure de la lutte pour les droits des réfugiés (hommes, femmes et enfants confondus) : la maire italienne de l'île de Lampedusa, Giuseppina Maria (dite Giusi) Nicolini.

 

Après Taslima Nasreen (en 2008), la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai (en 2013) ou l'historienne Michelle Perrot (en 2014), Giusi Nicolini, 55 ans, est la neuvième récipiendaire de ce prix, doté de 15 000 euros par la Fondation Simone de Beauvoir (créée, elle, en 2014). À Paris, en simple tailleur pantalon noir et chemisier blanc, sa crinière blonde moins domptée que celles de l'assistance, elle s'est montrée pleine de cette spontanéité qui l'a plus d'une fois rendue célèbre. Par exemple, lorsqu'elle écrivit à Enrico Letta, alors président du conseil italien, après le naufrage d'octobre 2013 qui fit 366 morts au large de son île : « Venez compter les morts avec moi ! » Ou quand elle envoya une lettre à toutes les autorités du pays, en 2012, à peine élue, pour demander quelle superficie elle devait prévoir pour les travaux d'agrandissement du cimetière de Lampedusa. Ou encore quand elle cria, en sanglots, à la télévision, sa honte pour l'Europe devant les centaines de morts échoués sur le sable italien.

 

Née sur cette île plus proche de la Tunisie que de la Sicile, Giusi Nicolini en a été maire adjoint dès ses 23 ans. Ecologiste convaincue, elle lutta contre la spéculation immobilière et pour la protection de l'environnement, reçut des menaces de mort, ne plia jamais. Elue maire en 2012, elle fait, depuis, face à l'afflux de migrants. Avec les 6 000 habitants de son île, Giusi Nicolini enterre les morts et accueille les survivants.

 

Ovationnée par une salle franco-italienne debout, elle a dit son « honneur d'avoir été choisie pour ce prix, qui représente une grande responsabilité ». « A Lampedusa, lieu petit et lointain mais si central géopolitiquement, on expérimente chaque jour cette vérité : les droits humains sont ceux de tous ou de personne. Les droits de ces hommes, femmes, enfants en fuite, desespérés au point de risquer leur vie, sont étroitement liés aux nôtres. » Dans le public, l'écoutaient attentivement l'historien Benjamin Stora, la philosophe Elisabeth Roudinesco, les membres du jury du prix Simone de Beauvoir (Julia Kristeva, Josyane Savigneau, Annette Lévy-Willard, Danièle Sallenave...). Le directeur de l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), Pascal Brice, invité et annoncé, s'est quant à lui fait discret devant la lauréate qui a fustigé des politiques d'accueil entièrement à repenser. 

 

« Nous avons appris que les politiques de fermeture et de rejet provoquent toujours plus de souffrance, et mettent en danger notre propre survie, notre sérénité, notre bonheur. C'est vrai à Lampedusa comme à Calais, Kos ou Lesbos. (…) Je veux que mon île redevienne un pont entre deux continents, et non plus une prison à ciel ouvert. » Le visage grave et la voix forte, Giusi Nicolini prévient : « Les débarquements continueront, jusqu'à ce que changent les politiques d'asile. Il faut le faire, et il faut le faire vite : en 2015 le nombre de morts a doublé par rapport à 2014, et parmi les plus de 3200 victimes de l'année dernière, 700 étaient des enfants. »

 

“Je refuse d'agrandir encore le cimetière de mon île”

 

Dénonçant les « livraisons d'armes aux pays en guerre », l'arrêt de l'opération Mare Nostrum décidée par le gouvernement Letta après le naufrage d'octobre 2013, et remplacée par la moins ambitieuse Triton, ainsi que l'érection de nouveaux murs en Europe de l'est, la maire de Lampedusa – surnommée « la lionne » dans son pays –, affirme que « tout cela ne nous protège pas du terrorisme et ne stoppera pas les mouvements migratoires, qui sont depuis toujours la meilleure stratégie de survie pour les deséspérés de l'humanité. Cela aussi, on l'apprend à Lampedusa. »

 

Ecœurée par « l'immense hypocrisie de l'Europe », elle a rappelé l'inefficacité du plan de répartition des réfugiés qui, non seulement est très insuffisant, mais n'est pas même mis en œuvre. Elle a enfin appelé à « accélérer les politiques d'aide et de coopération effective contre toute forme de traite d'êtres humains. Nous devons gouverner les flux et améliorer les politiques d'asile. Non seulement c'est possible, mais c'est le seul moyen de faire face. » Citant l'écrivain Erri De Luca, qu'elle admire, Giusi Nicolini a dit que « Lampedusa est une île en forme de miracle » qui « continuera à faire son devoir » pour tous ces gens qui arrivent et « font preuve d'un espoir et d'une confiance dont nous-mêmes ne sommes plus capables... »

 

« Mais je veux me dédier à la vie, au futur de ma communauté. Je refuse d'agrandir encore le cimetière de mon île. Je refuse une politique européenne immorale et honteuse, et la compassion stérile de ceux qui pleurent après la photo d'un enfant mort et ferment leur porte à tous les autres. Vous aussi, refusez ! » a-t-elle exhorté ses auditeurs parisiens, tout en appelant à « construire des politiques communes d'immigration, d'accueil, de sécurité et de lutte contre le terrorisme, pour revenir au projet fondateur de l'Europe, aujourd'hui à l'agonie. »

 

ADA COLAU SIGNE UN PRÉ-ACCORD POUR ACCUEILLIR 100 RÉFUGIÉS À BARCELONE

Par Leslie Singla le 17 mars, 2016 Ada Colau

 

La maire de Barcelone a signé un pré-accord avec le maire d’Athènes, Giorgos Kaminis, pour accueillir 100 réfugiés à Barcelone, qui sont actuellement dans la capitale grecque.

 

Dans le cadre de la Barcelona Urban Resilience qui se tient du 14 au 18 mars à Barcelone, Ada Colau vient de signer un pré-accord avec le maire d’Athènes, Giorgos Kaminis. Le texte prévoit que Barcelone accueille 100 réfugiés qui sont pour l’instant à Athènes. Un essai qui va être communiqué au président du gouvernement central, Mariano Rajoy. Ada Colau a affirmé lors d’une conférence de presse mercredi 16 mars qu’elle allait « envoyer une lettre personnelle au président ». Elle a expliqué que si elle ne recevait pas de réponse, elle passerait par d’autres moyens.

 

Ada Colau affirme que la ville est prête à recevoir les 100 réfugiés et que le nombre pourrait même augmenter d’ici quelques temps. Elle a assuré que le gouvernement central « s’était engagé à resituer 16.000 personnes, mais pour le moment seules 18 sont arrivées (…) Comme nous sommes très en retard nous offrons de l’aide (…) Nous avons juste besoin que l’Etat nous approuve pour commencer. »

 

Quant au maire d’Athènes, il a expliqué que l’accord « a une valeur symbolique et politique très importante, parce que les Etats se comportent d’une certaine façon alors que les villes sont plus ouvertes ». Il a ajouté que « c’est le moment que les fonds européens aillent directement aux villes ».

 

Des multiples actions et collaborations

 

Ada Colau multiplie les actions pour venir en aide aux réfugiés. En plus de cet essai avec Athènes, la maire de Barcelone a également signé un accord avec les maires de Lesbos (Grèce), Spyros Galinos, et de Lampedusa (Italie), Giusepinna Nicolini mardi 15 mars. Les villes s’engagent à collaborer face à la crise des réfugiés. La capitale catalane prévoit d’apporter une aide technique et logistique.

 

Des employés de la municipalité se sont déplacés à Lesbos et Lampedusa afin d’offrir sur place l’aide de Barcelone. Cet accord assurera également un échange culturel entre les villes. Ada Colau a expliqué que cet accord est un « début pour renforcer les voix des villes qui souhaitent que la Méditerranée soit un espace commun de culture, d’art, de sciences et de rencontre, alors qu’elle risque de se transformer en un énorme cimetière ». Pour montrer son soutien aux refugiés, la mairie de Barcelone – située plaza Sant Jaume – arbore désormais une banderole sur laquelle il est écrit Refugees welcome.

 

 

 

 Un réseau de villes pour les migrants

 

Barcelone accueillait le week-end dernier le premier rassemblement des «maires du changement», cent jours après les élections municipales qui ont propulsé des listes issues de plateformes citoyennes à la tête de nombreuses grandes villes espagnoles. L’occasion pour la maire de Barcelone, Ada Colau, de discuter de son projet de réseau de villes de refuge avec Manuela Carmena, première édile de Madrid, et avec les équipes municipales de Badalone, Cadiz, Saint-Jacques de Compostelle, Saragosse, La Corogne et Pampelune.

 

Alors que le gouvernement espagnol rechigne à accueillir davantage de réfugiés, Ada Colau a pris les devants. «Ce dont a besoin l’Europe, et de toute urgence, c’est un appel à l’empathie, déclarait début septembre la maire de la cité comtale, ils pourraient être nos enfants, nos sœurs, nos mères, ou même nous, comme
se sont aussi exilés beaucoup de nos grands-parents.»

 

Ada Colau annonce alors vouloir faire de Barcelone une ville d’accueil pour les réfugiés: «Devant l’impuissance des Etats européens et leur incapacité à se mettre d’accord, faisons-le depuis nos villes, défendons les droits de l’homme, protégeons la vie. Il y a des ressources. Nous avons la volonté, et nous en avons l’obligation.»

 

Plusieurs dizaines de municipalités à travers le pays ont rapidement apporté leur soutien à l’initiative et émis leur souhait de rejoindre le réseau de villes de refuge. Mais le projet manque d’argent, et l’organisation reste encore hésitante. Ada Colau reconnaît que «la mairie de Barcelone ne pourra pas résoudre tous les problèmes mais fera le maximum». Elle compte notamment s’appuyer sur les milliers de Barcelonais qui se sont déjà manifestés via une adresse électronique spécialement mise en place pour aider ou accueillir des réfugiés.

 

L’édile a également interpellé le premier ministre Mariano Rajoy, lui demandant de clarifier sa position face à l’afflux de réfugiés. Elle demande aussi qu’une partie des fonds que l’Espagne reçoit pour faire face à la crise migratoire soit redistribuée aux villes «les mieux placées pour répondre à ce défi», selon son équipe municipale. Le chef du gouvernement espagnol, de son côté, a annoncé la création d’une commission interministérielle pour faciliter la coordination des différentes actions menées par les collectivités territoriales. ACS

 

 

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