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21 janvier 2015

SOS LIBERTÉ 4

J'apprends à la radio ce matin que le gouvernement de la France s'apprête à prendre de nouvelles mesures contre le terrorisme.

On peut espérer un renforcement de l'éducation et de l'aide aux jeunes défavorisés.

Mais on entend plus parler de consignes de sécurité et de moyens guerriers. Est-ce la solution?

Déjà Amnesty pointe la France:

 

"Apologie du terrorisme": Amnesty met en garde la France contre les dérapages

Par LEXPRESS.fr, publié le 18/01/2015 à  19:02, mis à jour à  19:15

Les arrestations de 69 personnes pour "apologie du terrorisme" reposent sur "une infraction dont la définition reste vague", dénonce l'association de défense des droits de l'Homme qui voit "un test décisif" dans la manière dont la France va agir dans ces affaires. 

 La France en fait-elle trop dans sa lutte contre le terrorisme? "Au moins 69 personnes arrêtées en France cette semaine pour "apologie du terrorisme", infraction dont la définition reste vague", a dénonce Amnesty international dans un communiqué publié le 16 janvier.  

Ces arrestations ont été effectuées sur la base de propos tenus après les attentats meurtriers commis à Paris contre le magazine Charlie Hebdo et une épicerie casher, les 7 et 9 janvier.  

La France ne doit pas violer elle-même la liberté d'expression

"Au cours de la semaine qui vient de s'écouler, les dirigeants mondiaux ainsi que des millions de femmes et d'hommes du monde entier ont défendu la liberté d'expression d'une voix haute et forte, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe d'Amnesty. Les autorités françaises doivent veiller à ne pas violer elles-mêmes ce droit." 

Les procédures judiciaires en cours s'appuient sur un article du code selon lequel la "provocation" ou "l'apologie" d'actes terroristes sont passibles d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans et d'une amende de 45 000 euros.  

Taubira: "La plus grande vigueur"

Christiane Taubira, ministre de la Justice, a émis une circulaire, le 12 janvier, demandant à la Justice d'agir "avec la plus grande vigueur" face aux " propos ou agissements répréhensibles, haineux ou méprisants, proférés ou commis en raison de l'appartenance à une religion".  

Plusieurs procédures ont été engagées ces derniers jours, notamment contre l'humoriste Dieudonné, mais aussi un homme qui a hurlé en pleine rue "Je suis fier d'être musulman, je n'aime pas Charlie, ils ont eu raison de faire ça", ou un individu arrêté pour conduite en état d'ivresse qui aurait crié aux policiers: "Il devrait y en avoir plus, des Kouachi. J'espère que vous serez les prochains". Autre exemple cité par Amnesty, un homme de 21 ans, interpellé dans un tramway pour défaut de titre de transport, qui aurait lancé aux contrôleurs: "Les frères Kouachi, c'est que le début, j'aurais dû être avec eux pour tuer plus de monde". Il a été condamné à 10 mois d'emprisonnement.  

 "La liberté d'expression ne doit pas être réservée à certains"

Certains des cas récemment signalés en France "ont peut-être dépassé le seuil au-delà duquel il devient légitime d'engager des poursuites, en dépit de la liberté d'expression. Mais d'autres cas ne remplissent pas ces conditions, même si les paroles prononcées sont révoltantes", souligne l'ONG. "La liberté d'expression ne doit pas être réservée à certains, plaide John Dalhuisen. L'heure n'est pas à l'ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais bien plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies et respectent les droits de tous". 

"Le terrorisme ne se combat pas par la guerre" (Pierre Conesa)

INTERVIEW par mardi 20 janvier 2015 10:07, mis à jour le mardi 20 janvier 2015 à 11h10

Ce n'est pas un pacifiste "bêlant" qui le dit.

C'est un ancien haut fonctionnaire au ministère de la défense

 

 Comment lutter contre la radicalisation ? Deux semaines après les attentats qui ont fait 17 morts en France, la question est au centre du débat. Pour Pierre Conesa, ex-haut fonctionnaire au ministère de la Défense et auteur d'un rapport sur ce sujet, il faut d'abord s'appuyer sur "les élites musulmanes". Autre priorité : se resituer sur la scène internationale.

 "Quelle politique de contre-radicalisation ?" C'est le titre du rapport rendu par Pierre Conesa fin décembre 2014 à la Fondation d'aide aux victimes du terrorisme. Après le choc provoqué par les attentats meurtiers des 7 et 9 janvier derniers à Paris, c'est la question de l'après qui se pose. Et notamment celle de la lutte contre la radicalisation.

Objectif n°1 : désigner la cible

Pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, l'objectif premier d'une politique de contre-radicalisation est de "désigner la cible", car "c'est le seul moyen de faire comprendre que la composante musulmane de la société française n'est pas concernée dans sa totalité par ces comportements".

La cible, pour ce spécialiste des questions stratégiques internationales, a un nom : le salafisme. "Le salafisme est une idéologie propagée par l'Arabie saoudite dans les années 1980-90 pour lutter contre les Frères musulmans, qui avaient fait l'erreur de soutenir Saddam Hussein pendant la guerre du Golfe. Le salafisme, abondé par l'argent de l'Arabie saoudite, a propagé partout des mosquées avec des imams salafistes, y compris en Algérie, et nos amis algériens l'ont payé".

Inutile donc de stigmatiser toute une communauté. Au contraire, selon Pierre Conesa, il faut s'appuyer sur la "classe moyenne musulmane". Une démarche qui oblige à comprendre d'abord les racines de ces mouvements de ré-islamisation. 

Les "reborn muslims", des enfants de parents "trahis par la République"

"Je voudrais rappeler un épisode qu'on a vécu dans les années 1980, c'est la Marche des beurs, qui était sur la thématique 'liberté, égalité, fraternité'. La réponse du Parti socialiste, à l'époque, a été de constituer SOS racisme avec aucun des leaders de la Marche. Et ça, c'est le genre de choses qui a fait que les enfants de ces gens-là, qui avaient cru à la République, se sont ré-islamisés. Donc les "reborn muslims", ceux qui vont ensuite donner naissance à ces salafistes, sont des enfants dont les parents ont été trahis par la République".

Pour l'auteur du rapport "Quelle politique de contre-radicalisation ?", il est urgent de trouver un interlocuteur crédible dans la communauté musulmane, car elle est le réseau le plus "avancé, puisque c'est elle qui, à travers les imams, les théologiens, les présidents d'associations, les travailleurs sociaux, connaît la communauté. Or quel est leur interlocuteur aujourd'hui ? Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), mais c'est une structure qui ne fonctionne pas".

Au coeur de la politique de contre-radicalisation, il y a donc la communauté musulmane. "On ne va pas définir une politique de contre-radicalisation sans les élites musulmanes. Il y a des volets entiers qui ne relèvent pas du gouvernement. Ce n'est pas le ministre de l'Intérieur  qui va tenir un discours théologique. Donc aujourd'hui construire cette interface est une première chose".

Une nouvelle politique extérieure : "le terrorisme ne se combat pas par la guerre"

 Au-delà de la politique intérieure, la France doit aussi "se resituer complètement sur la scène internationale", poursuit Pierre Conesa. "Autre aspect important, c'est la perception de l'ensemble de la communauté sur les ratés de la politique extérieure. On a depuis une dizaine d'années utilisé la force armée pour aller sur des tas de théâtres extérieurs pour lesquels aujourd'hui il n'y a aucun résultat positif. Le terrorisme ne se combat pas par la guerre. Il ne se combat pas non plus par l'augmentation des budgets de la police et du renseignement. C'est un des volets seulement".

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