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12 juin 2013

La guerre pour l'uranium 21

Encore une information parue dans le numéro 490 du journal " L'ire des chênais" de Radio zinzine, du 29 mai 2013, sous le titre: " Virée électorale cauchemardesque à Falea" ( Mali), et nous avons des nouvelles sur les agissements de la société française AREVA au Mali.

La base militaire française au Mali permettra de protéger aussi ces intérêts.

Voici quelques informations que l'on trouvait, dès 2011, sur internet.

Mali – Rockgate - AREVA :

Affaire de l’uranium de Faléa : La vérité et les non-dits

mercredi 20 avril 2011, par Kaspar

L’article de Adam Thiam a été publié par divers médias au Mali. Il vient d’être publié également ce 20 avril 2011 par Meredit sur le site Club de l’Europe wordpress.

Le président du Mali Amadou Toumani TOURE (ATT) a dit qu’il n’était pas au courant de l’affaire de l’exploration de Faléa dont le permis a été approuvé en conseil de ministres. Eva Joly en mission à Bamako a mis les pieds dans les plats. Et comme l’uranium irradie, on va bientôt avoir besoin de masque pour approcher Modibo Sidibé.

C’est une Eva joly toujours humble comme à son habitude mais fière d’avoir remporté sa bataille qui a repris l’avion ce soir du 29 mars. Quelques heures auparavant, elle était reçue par ATT avec sa délégation de cinq personnes dont l’Eurodéputée, Michèle Rivasi, Vice-présidente de la Commission Environnement-Développement. Objet de l’audience : un contrat d’exploration contre lequel les populations de Faléa, commune de 17 000 habitants dans le cercle de Keniéba à 600 km de Bamako protestent depuis 2009. Eva Joly s’était rendue sur le site les 26 et 27 mars. Elle a discuté avec les populations sur l’affaire. Les vingt-un chefs de villages de la commune étaient présents à la rencontre en plus du Conseil communal dirigé par le Maire. Ils maintiennent leur position : ils ne veulent pas d’activités autour de l’uranium.

L’eurodéputée n’est pas que l’icône de la lutte à mort contre la corruption. Elle surveille également comme le lait sur le feu la question de la justice économique et de la transparence dans l’industrie extractive. L’affaire du cuivre zambien dans laquelle elle est une avocate passionnée des intérêts de l’Etat zambien contre le prédateur chinois l’a rendue plus célèbre en Afrique. Qui plus est, elle est une militante anti-nucléaire connue.

Lorsque l’altermondialiste malien, Mani Camara, résidant depuis sa convalescence à Paris, la rencontre en 2010 à l’Université d’été des Ecolos à Nantes, c’est avec un dossier bien ficelé de l’Association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa (Aracf) dont le secrétaire à la Communication n’est autre que l’excellent communicant et altermondialiste Nouhoum Kéita de Radio Kayira.

Activisme tous azimuts

Cette commune fait partie de cinq localités maliennes pour lesquelles existent, à l’heure actuelle, des contrats d’exploration d’uranium. Le ministre des mines sortant Aboubacar Traoré, reconnaît avoir fait adopter quatre contrats par le Conseil de ministres en février dernier, celui de Faléa ayant été approuvé sous le numéro PR 07/304 du 19 févier 2007avec une superficie délimitée de 150 km2 par le même conseil de ministres lorsque Ahmed Diané Séméga était en charge des Mines.

Le montant forfaitaire des permis de recherche minière étant légalement de 500 000 Cfa, la thèse de la magouille ne convaincra pas si facilement ici. Ainsi la Convention d’exploration de l’uranium dans la commune de Faléa accordée à la canadienne Rockgate « est donc bel et bien approuvée par le gouvernement et est régulière en tous points », souligne l’ancien ministre.

Mais ce 29 mars, Eva Joly emportée et émue par la pauvreté de la Commune qu’elle venait de visiter crie au scandale devant le président Touré entouré de ses conseillers. L’ombre du désastre nucléaire japonais plane. La juge écolo invoque des morts d’animaux. Il est vrai qu’en 2010, « un éleveur du nom de Danfaga s’était plaint que « quatre de ses animaux étaient morts après avoir brouté de l’herbe dans une partie qui venait d’être sondée par Rockgate ». L’infortuné saisit le Conseil communal de Faléa et celle-ci en informe l’entreprise qui exige… l’autopsie aux frais de Danfaga endeuillé. Elle n’aura jamais lieu cette autopsie mais Eva Joly à qui l’histoire a été contée est, encore, plus choquée.

Rendre Modibo Sidibé radioactif

Devant le président, elle continue son réquisitoire et le termine par le risque de contamination des terres agricoles. Sa verve irradie ATT qui, fâché, avoue qu’il ne savait pas et demande à ses conseillers comment on peut avoir un tel culot sans l’en informer. Pour Eva Joly, c’est plié. Elle rend compte à Paris « le président Touré a promis d’arrêter les forages, de ne pas délivrer de permis d’exploiter et de désormais favoriser l’agriculture plutôt que les industries polluantes ». Mais elle est rectifiée peu de temps après par un conseiller présidentiel proche du dossier cité par l’Afp : « il n’y a pas eu de prise de décision de faire arrêter tout de suite les forages. Pour le moment, on assiste à une phase exploratoire dans cette mine. C’est l’exploration qui est en cours, et elle continue ». L’Afp avait raison. Hier, le ministère des Mines confirmait que Rockegate continuait.

L’Ambassade du Canada intéressée par l’affaire, la firme incriminée étant canadienne, se saisit du dossier et s’étonne de l’amalgame entre le stade d’exploration où se trouve Rockegate et le stade d’exploitation mentionné dans la presse. Abdoulaye Pona, le tout nouveau Président de la Chambre des mines dit qu’il n’a jamais été saisi du dossier de Faléa mais assure que ce vendredi, il devrait rencontrer les ressortissants de ladite commune.

Il ne veut pas parler de l’affaire avant d’en connaître les tenants et les aboutissants. Sage précaution dont la presse s’est écartée qui voit dans ce « scandale » la main de « Aboubacar Traoré et par ricochet Modibo Sidibé » selon les milieux proches de l’ancien Premier ministre. Quid de la perquisition dont le ministre sortant des mines aurait été l’objet de la part de la Sécurité d’Etat ? L’intéressé dit lui-même « avoir lu cela dans la presse ». Les sources sécuritaires démentent. Et personne au ministère de la justice n’est au courant d’une quelconque information ouverte sur ce dossier. La vérité est donc à rechercher du côté des non-dits. Mais « c’est de bonne guerre et ça ne fait que commencer » prévient-on dans l’entourage du Premier ministre sortant. C’est vrai qu’il n’y a pas mieux que cette affaire pour le rendre radioactif !

Adam Thiam

 

Coup de projecteur sur l’uranium de Faléa

samedi 17 mars 2012, par Kaspar

Un congrès international sur "l’uranium, la santé et l’environnement" a lieu ce week-end à Bamako. Les habitants d’une commune malienne se battent depuis des années contre un projet d’exploitation.

A l’initiative de l’ONG « International Physicians for the Prevention of Nuclear War » et de l’Association des ressortissants et amis de la commune de Féléa (ARACF), le Centre international de conférence de Bamako abritera du 16 au 18 mars un congrès international consacré à « l’uranium, la santé et l’environnement ».

Le choix de Bamako pour cet événement n’est pas anodin. Le Mali, après son voisin nigérien, aiguise l’appétit des compagnies minières multinationales pour ses réserves en uranium. Malheureusement, regrettent les organisateurs, la population et les décideurs politiques ont des connaissances limitées au sujet de l’exploitation de ce minerai et de ses conséquences.

Explorations en cours par compagnie canadienne

En quatre ans, des dizaines de puits de carottage sont apparus sous des terres de cultures vivrières. L’exploitation minière proprement dite n’y a pas encore débuté. Mais le groupe canadien « Rockgate » poursuit la phase d’exploration, pour déterminer l’emplacement des meilleurs gisements et leur profondeur. Ce n’est plus qu’une question de mois, dit-on. Pour les habitants mobilisés contre cette opération minière au sein de l’ARACF, le temps presse.

Les représentants du ministère des Mines seront particulièrement attendus au congrès, qui sera également l’occasion pour les candidats à l’élection présidentielle de faire connaître leur position sur le sujet. "L’enjeu est énorme sur le plan politique, économique et social", commente le représentant de l’ARACF Many Camara. Il rappelle que "les éléments toxiques de l’uranium se propagent dans la nature".

 

Mali : l’uranium de Faléa, un des enjeux du conflit ?

Elisabeth Studer

 

Alors que des journaux de plus en plus nombreux laissent entendre que l’opération militaire française au Mali pourrait être en partie guidée par des intérêts économiques et financiers, liés notamment à la présence du géant nucléaire français Areva au Niger voisin, que certains plus curieux … y voient une bataille plus ou moins rangée pour gaz et pétrole du bassin de Taoudeni, situé dans un Sahel « prometteur » en terme d’hydrocarbures, peu encore tiennent à nous rappeler l’importance stratégique que revêt le sous-sol malien pour Areva, et à contrario ses concurrents et adversaires. Lesquels pourraient être tentés de limiter les parts de « gâteau jaune » (ou yellow cake) disponibles. Et, ce, au grand dam de la population de Faléa, petite bourgade du Mali.

Pourtant, Areva tente déjà depuis de nombreuses années d’obtenir les droits d’exploitation d’une mine d’uranium de quelques 5 000 tonnes de minerai qui se trouvent à Faléa, une commune de 21 villages et 17 000 habitants, située dans une région isolée à 350 kilomètres de Bamako, très proche des frontières du Sénégal et de Guinée.

De là à justifier – certes en partie – l’intervention française, baptisée « Opération Serval » pour éviter que djihadistes, rebelles touaregs et autres mouvements ne remettent en cause d’éventuels accords ou pourparlers, il n’est pas irraisonné d’y penser.

D’autant plus que les efforts du géant nucléaire français pour tenter de « rafler la mise » ne datent pas d’hier, sa persévérance pouvant être même jugée comme remarquable.

Ainsi, dans les années 1970, déjà, la Cogema (structure à l’origine d’Areva), le Bureau de Recherche Géologique Minière et la société d’Etat malienne (SONAREM) avaient effectué des travaux de prospection.

A l’époque, le manque de rentabilité du site avait quelque peu refroidi l’intérêt du groupe français, l’enclavement de la zone, des difficultés d’accès à l’eau et à l’énergie nécessaire au fonctionnement de la mine induisant des investissements coûteux.  Mais, selon Le Figaro et Africa Intelligence, Areva a procédé en 2009 à des campagnes d’exploration dans la région de Saraya, du côté sénégalais.

En 2005, la société canadienne Rockgate a été mandatée par le gouvernement malien afin d’effectuer des forages et recherches à Faléa. En 2010, Rockgate a produit un rapport préliminaire, complété par la suite par Golder Associates, une société internationale de « conseils dans les domaines connexes de l’énergie ». Des documents qui au final considèrent « que le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ».
En 2011, la compagnie minière canadienne Rockgate a mandaté l’entreprise française Foraco, basée à Marseille et cotée en bourse à Toronto, en vue d’étendre les travaux d’explorations et forages à Faléa.

En novembre 2012, Rockgate a confié une étude de faisabilité à une société sud-africaine, DRA Group, pour le projet de Faléa. Lequel contiendrait environ 12.000 tonnes d’uranium soit quatre fois la production de la mine Areva d’Arlit au Niger en 2012.

Rappelons  par ailleurs  qu’en février 2011, l’exposition Falea, la menace d’une mine d’uranium avait été présentée au Forum Social Mondial à Dakar. Par la suite, une délégation du Forum Civique Européen s’était rendue à Falea.  C’est dans ce cadre là que l’eurodéputée française Michèle Rivasi et militante antinucléaire avait fait le voyage avec Eva Joly, à la demande d’un collectif local, inquiet des éventuelles retombées écologiques du projet de mine à ciel ouvert.
Michèle Rivasi affirme que des sources diplomatiques sur place avaient alors évoqué un «accord entre le canadien Rockgate et Areva».
Reste que selon Le Figaro, un porte-parole d’Areva a démenti l’existence d’un quelconque accord au Mali où la société française «n’est pas intéressée», selon lui. Ajoutant que la Cogema, «a prospecté au Mali il y a cinquante ans», sans découvrir de gisement substantiel.

En mars 2011, Eva Joly indiquait que le Fonds monétaire exerçait une pression sur les autorités maliennes pour qu’elles explorent ses ressources naturelles. Selon elle, l’objectif serait de permettre au Mali de payer ses dettes. «Je pense qu’il ne faut pas sacrifier la santé de la population pour pouvoir honorer des dettes qui ne sont pas utiles à cette population qui n’ont pas servi la population», avait-elle laissé entendre.

Des propos tenus en écho de la politique nationale malienne de « diversification de la production minière », justifiée alors par le ministère des Mines au nom de la lutte contre la pauvreté. Alors même que jusqu’à présent la population malienne n’a guère aperçu les retombées sociales et économiques qui auraient dû découler de la production aurifère, le Mali étant actuellement 3ème producteur d’or en Afrique, avec 8 mines aurifères en exploitation, la dernière ayant ouvert en février 2012.

Eléments forts intéressants : durant son voyage de Dakar (Sénégal) à la frontière malienne, et jsuqu’à Kenieba, la délégation du Forum Civique Européen avait pu emprunter la toute nouvelle route, le «corridor sud de l’Afrique de Ouest, Bamako-Dakar». 
Liaison routière entre Dakar et Bamako réalisée par la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, l’agence de développement japonaise, l’USAID, la Chine, la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, les gouvernements du Sénégal et du Mali en coopération avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine dans le cadre du Programme d’action communautaire pour les infrastructures et le transport.

Un des membres de la délégation du Forum civique européen  indiquait par ailleurs que le corridor suivait pendant des centaines de kilomètres le vieux tracé de la ligne des chemins de fer coloniaux, fermée récemment au public par la privatisation.
Une filiale de la société d’Etat des chemins de fer chinois – Covec-Mali – achèvait alors le tronçon de route entre la frontière du Mali près de Kenieba et Bamako. Indiquant que sur le même chantier se trouvait l’entreprise de BTP Razel, laquelle appartient depuis 2009 au Groupe Fayat.
La société de travaux publics Dai Nippon Construction construisait quant à elle les trois ponts nécessaires sur cette route vers Bamako. Le financement ? des sommes offertes par le Japon, via des crédits non remboursables.

Ce qui faisait dire en résumé à la délégation du Forum Civique Européen que se voyaient ainsi réuni « des fonds en provenance d’Etats les plus divers réunis pour la construction d’infrastructures qui favorisent, pour des multinationales, l’extraction bon marché des richesses minières de l’Afrique de l’Ouest pour les transformer loin de là« . Ajoutant qu’il était « même question d’un projet de construction d’un port maritime à environ 60 km au sud de Dakar ».

En 2012, le site survie.org indiquait pour sa part que « le Mali est pieds et poings liés aux demandes des multinationales« , ajoutant que le ministère des Mines, créé sous Alpha Oumar Konaré en 1995, au moment de la libéralisation du code minier et des réglementations en matière d’investissement sous l’impulsion de la Banque Mondiale, en était « l’instrument docile« .
Ajoutant : « en plus de la compromission des élites, le code minier malien ne prévoit aucune contrainte pour les compagnies minières en termes de responsabilité environnementale et sociale pendant la phase d’exploration et de prospection« . Une faiblesse législative rendant le sous-sol malien « extrêmement attractif » soulignait-il enfin.

Sources : Mecanopolis , Maliweb.net, Forum civique européen, Rockgate, Le Figaro, Survie.org, Africaintelligence

Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 29 janvier 2013

 

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