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5 avril 2013

La guerre pour l'uranium 13

La guerre continue au Mali et les médias français n'en parlent presque plus.

On apprend ce matin, par la radio, que des soldats français vont bientôt revenir. La chaleur qui commence à monter dans la région, à cette saison, doit les chasser ! 

Même si l'insécurité dans Nord Mali est toujours aussi importante l'essentiel est atteint: montrer que le maintien d'une base militaire permanente est nécessaire. Cela permettra de contrôler les ressources de la région.

Tous les Maliens ne sont pas dupes de l'attitude de la France.

Voici ce que dit Aminata Traoaré, ancienne ministre malienne:

AMINATA TRAOARÉ

 Présentée comme inéluctable, la guerre contre le terrorisme a été déclenchée le 11 janvier 2013 avec l’opération Serval. Un accord quasi unanime, mais tragique pour le peuple malien entoure cette intervention. Je ne crois pas, pour ma part, que, plongée dans une crise économique, financière et budgétaire particulièrement aigüe, la France puisse, au nom de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale, voler  au secours du Mali. Les masques sont, du reste, vite tombés avec l’opposition du MNLA à la participation de l’armée malienne à la libération de la région de Kidal que la France cautionne

.

Le Mali vient, en réalité, d’être embarqué dans l’impréparation et le manque total de considération pour sa classe politique ou ce qui en reste et de son peuple dans la « guerre contre le terrorisme ». La France veut en découdre avec AQMI sur le sol malien, en prenant appui sur les Etats et les armées africains. Elle y est presque parvenue. Sauf que mis à part le Tchad et quelques autres pays, l’Afrique n’en a pas les moyens.

 

« La guerre légitime, légale, rapide et propre » que le Président par intérim, Dioncounda Traoré, prétendait mener à bien, avec l’appui de la « communauté internationale » est déjà dans l’impasse. La France qui le sait, envisage de se retirer et impose unilatéralement la transformation de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) en force de maintien de la paix. Les djihadistes font preuve, à Gao, Kidal et dans l’Adrar des Ifoghas, d’une résistance farouche qui ne surprend que ceux qui ne veulent pas méditer les enseignements de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Somalie.

Jean Christophe Rufin rappelle à juste titre que,  la guerre contre le terrorisme  est « une croisade mondiale qui n’a pas de fin, qui justifie tous les engrenages et qui, compte tenu de l’ampleur du problème, ne peut aboutir à une victoire ». Et les femmes maliennes sont dans l’engrenage avec le déploiement possible de quelques dix mille casques bleus et l’arrêt de la plupart des activités économiques et des transformations des efforts de développement en effort de guerre.

 

Ce 8 mars 2013 est pour moi l’occasion d’insister sur les risques que les choix et les décisions des dominants nous font courir. Je rends hommage à toutes les femmes, mères, épouses, tantes, sœurs et autres parentes de soldats maliens, français, tchadiens, nigériens, nigérians, sénégalais…ainsi que les parents des otages qui ont les yeux tournés vers le nord de mon pays et qui craignent pour la vie d’un être cher.

 

La peur des mères et épouses des soldats maliens est à la dimension de l’état de dénuement et d’impréparation de notre armée. Par ailleurs, les soldats ne se battent pas que contre les fanatiques. Les milliers de chômeurs, d’affamés et de désespérés qui deviennent des rebelles, des convoyeurs de drogue et nouvelles recrues du djihadisme sont eux aussi nos enfants

Pendant combien de temps, les dominants vont-ils continuer à ouvrir des fronts et des plaies en jurant, la main sur le cœur, par la démocratie, les droits de l’Homme, la responsabilité de protéger les civils et de défendre les femmes contre les violences ?

 

La guerre est une violence extrême contre ces femmes. Mettons un terme à la militarisation du Mali en engageant la bataille des idées pour des alternatives aux fondamentalismes religieux, économique et politique.

 

Et voici ce que déclarent les mouvements de femmes qui se sont réunies à Tunis, le 29 mars 2013, pour le Forum social mondial: 

 

Assemblée des mouvements sociaux – Forum social mondial 2013 – Tunisie, 29 mars

 

*Contre la violence envers les femmes qui est exercée régulièrement dans les territoires occupés militairement, mais aussi contre la violence dont souffrent les femmes quand elles sont criminalisées parce qu’elles participent activement aux luttes sociales. Nous luttons contre la violence domestique et sexuelle qui est exercée sur elles quand elles sont considérées comme des objets ou marchandises, quand leur souveraineté sur leur corps et leur spiritualité n’est pas reconnue. Nous luttons contre la traite des femmes, des filles et garçons.

Nous défendons la diversité sexuelle, le droit à l’autodétermination du genre, et nous luttons contre l’homophobie et les violences sexistes.

*Pour la paix et contre la guerre, le colonialisme, les occupations et la militarisation de nos territoires. Nous dénonçons le faux discours de défense des droits humains et de combat aux intégrismes, qui souvent sont utilisés pour justifier l´interventions militaires comme au Haiti, Libye, Mali et Syrie. Nous défendons le droit à la souveraineté e à l’auto-détermination des peuples comme dans la Palestine, le Sahara Occidental et le Kurdistan.

Nous denonçons l’installation des bases militaires étrangères pour fomenter des conflits, contrôler et piller les ressources naturelles et promouvoir des dictatures en divers endroits du monde.

Nous luttons pour la liberté de nous organiser dans des syndicats, des mouvements sociaux, des associations et toutes autres formes de résistance pacifique.

Renforçons nos instruments de solidarité entre les peuples comme le boycott, désinvestissement et sanctions contre Israel et la lutte contre l’OTAN et pour l’élimination de toutes les armes nucléaires.

*Pour la démocratisation des médias de masse et la construction de médias alternatifs, qui sont fondamentales pour faire renverser la logique capitaliste.

Inspirés par l’histoire de nos luttes et par la force rénovatrice des peuples dans les rues, l’Assemblée des mouvements sociaux appelle tous et toutes à développer des actions de mobilisation coordonnées au niveau mondial dans une journée global de mobilisation le XXXXX (date à définir).

Mouvements sociaux du monde entier, avançons vers une unité globale pour défaire le système capitaliste !

Assez d´exploitation, assez de patriarcat, de racisme et colonialisme!

 

 

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