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9 janvier 2008

SARKONNERIES 41

SARKONNERIES 41 9 janvier 2008 J’ai bien fait de ne pas arrêter la rubrique “ Sarkonneries” à la fin de l’année dernière car je crois qu’elle sera plus nécessaire encore cette année. Du moins si j’en crois les premiers jours de 2008! Hier, conférence de presse du petit Nicolas devant 600 personnes, annoncée à grand renfort de publicité. Qu’a-t-il dit pendant deux heures, face à des journalistes qui tentaient de l’interroger? 1- Vous êtes des nuls. 2- Les promesses sur le pouvoir d’achat sont à oublier parce que les caisses de l’état sont vides. 3- Je supprime la publicité de la télévision du service public pour faire un cadeau supplémentaire à mon ami Bouygues. Tel un boxeur, agité par des convulsions face à des adversaires, Sarkoléon cherchait surtout à donner des coups. Ses attaques et ses quolibets contre les journalistes m’ont rappelé une scène vécue à la télévision du Zaïre, du temps du dictateur Mobutu. Des étudiants zaïrois avaient chahuté au cours d’un anniversaire de Mobutu qui se tenait, comme d’habitude, dans un palace, en Suisse, avec de nombreux invités plein de fric. Mobutu furieux demande à la police suisse de lui renvoyer ces perturbateurs à Kinshasa pour qu’il s’en occupe. Les policiers suisses, incapables de faire la différence entre des opposants noirs et des travailleurs noirs, raffle une cinquantaine de Zaïrois déclarés, les met dans un avion, et les renvoie enchaînés au Zaïre. Les églises protestantes s’émeuvent, alertent la presse et les expéditions sont stoppées par l’opinion publique après le 2ème charter. Mais les journalistes suisses s’en étaient donné à coeur joie contre ce dictateur qui avait rempli ses coffres en Suisse et contre leur pays qui, pour protéger ses intérêts, envoyait de braves travailleurs à la prison, la torture et même la mort. Mobutu convoque ces journalistes occidentaux à Kinshasa et organise devant les caméras de sa télévision une humiliation systématique de la presse suisse et internationale. Pendant une journée entière, dans un grand studio de la télévision, puis à la présidence en direct, il va s’ingénier à démontrer que ces journalistes n’ont aucune preuve, qu’ils ont mal fait leur travail et que lui, ancien journaliste, pouvait leur donner des leçons. Inutile de dire que tout avait été préparé à Kinshasa, avec faux témoins et fausses identités, pour brouiller les pistes et désarçonner ces pauvres journalistes, dont certains ne connaissaient pas le Zaïre. Comme tous ceux qui travaillaient à la télévision zaïroise à ce moment-là, nous avons dit: “ Bravo l’artiste!”. Mais ces manoeuvres n’enlevaient rien au caractère monstrueux de cette affaire. Alors critiquer la presse quand elle vous gêne, c’est facile. Culpabiliser les journalistes quand ils ne vous sont pas favorables, c’est facile. Mais la propagande ne suffit pas toujours pour endormir le peuple. Sarkoléon reconnait ensuite que les caisses de l’état sont vides mais il ne dit pas que les caisses de ses amis financiers sont pleines: ça pourrait donner des idées pauvres! Enfin la télévision. C’est vrai que l’introduction de la publicité à la télévision n’est pas le fait du petit Nicolas. Cela a commencé du temps de de Gaulle, s’est poursuivi avec les privatisations de Mitterand et cela n’a pas cessé de se développer pour rendre la télévision d’état complètement dépendante de la publicité. Alors décider aujourd’hui de supprimer la publicité à la télévision de service public correspond à supprimer le service public. Je suis contre la publicité mais je comprends bien qu’il s’agit là d’une nouvelle manoeuvre destinée à affaiblir au maximum la télévision d’état, dirigée par un chiraquien, avant les prochaines élections. Et tout cela sans penser aux télespectateurs qui ne sont aujourd’hui considérés que comme “ du temps de cerveau disponible”, selon l’expression d’un ancien dirigeant de TF1. Jacques Julliard écrit dans le Nouvel Obs de cette semaine: “ Sous des dehors de divertissement, la télévision exalte à toutes heures, à travers ses héros, les valeurs du capitalisme sauvage, celui qui se s’avoue pas mais se pratique en permanence. On feint de s’effarer de la mentalité “jeunes”, des marginaux, banlieusards, collégiens en échec, etc. Mais où donc, s’il vous plaît, vont-ils chercher leurs modèles? A la télévision, bien sûr!” Et cette “racaille” Sarkoléon en a besoin pour justifier sa présence à la présidence.
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