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8 juin 2007

MARCEL PAUL

MARCEL PAUL 8 JUIN 2007 J’ai profité d’un séjour à Saint-Vincent-sur-Jabron pour lire un ouvrage de mes archives que je n’avais pas encore ouvert: MARCEL PAUL, PORTRAIT D’UN “PITAU”, par Pierre Durand. Il s’agit d’une biographie du ministre communiste de l’industrie et de l’énergie, nommé à la Libération dans le gouvernement du général de Gaulle, qui a nationalisé l’électricité de France, créé l’EDF-Gaz de France et a permis aux travailleurs de cette super entreprise, d’avoir un statut exceptionnel, jamais égalé depuis. Cet enfant de la Sarthe, abandonné par ses parents, élevé à la dure dans le milieu paysan et devenu très vite militant et leader, s’est surtout illustré dans la résistance. Arrêté par la gestapo, détenu dans le bagne français de Compiègne, déporté à Auchwitz puis à Buchenwald, il n’a jamais cessé d’organiser les détenus en vue d’une résistance. Il a conduit la révolte armée des déportés de Buchenwald avant l’arrivée de l’armée américaine. Admiré pour son courage et sa modestie par tous ceux qu’il a aidé, y compris et surtout ceux qui n’étaient pas communistes, comme l’industriel Marcel Dassault, il est choisi par de Gaulle pour devenir son ministre de l’énergie. Bourreau de travail, il transforme son ministère en ruche d’industriels, de scientifiques et de travailleurs et réussit à imposer une seule entreprise pour la production, la fourniture et la distribution de l’énergie. Il donne aux salariès de l’EDF une telle estime d’eux-mêmes, qu’ils auront du mal, par la suite, à accepter les remises en cause, notamment pour le nucléaire. J’ai retrouvé dans ce livre les noms de Gaston Viens, actuel maire d’Orly, qui a fait partie du dernier convoi des 69 000, pour Buchenwald et qui a participé au soulèvement des déportés sous la conduite de Marcel Paul. J’ai retrouvé le nom de Pierre Girardot, député communiste des Basses Alpes, qui a travaillé avec Marcel Paul dans son ministère, puisqu’il était un homme de l’électricité. J’ai rencontré Marcel Paul, avec la journaliste Hélène Amblard, dans les années 80. Marcel Paul, retraité, avait encore un bureau dans les oeuvres sociales de l’EDF. Il s’occupait surtout des enfants et nous devions faire un film sur les oeuvres sociales. Derrière son bureau, tenant tout un mur, il y avait une grande photo de Stalingrad. Marcel Paul ne me connaissait pas et il me dit ce qu’il disait à tout nouvel arrivant: “ Tu vois, c’est grâce à Stalingrad, que nous avons pu vaincre le nazisme”. Libertaire, je n’étais pas convaincu par les glorieux faits d’arme du camarade Staline, mais après avoir lu la biographie de Marcel Paul, je comprends mieux la portée de cette remarque. Communiste humaniste, de type presque chrétien, interdisant toute différence entre les résistants en fonction de leur opinion ou de leur origine, Marcel Paul a été un vrai internationaliste qui n’a jamais baissé les bras. Il a toujours été persuadé, malgré le pacte germano-soviétique, que les Russes s’opposeraient au nazisme. Dès que les hostilités ont commencé sur le front russe, il a été persuadé que le nazisme serait vaincu. Le projet de film avec Marcel Paul n’a pas abouti, car, environ 15 jours après notre rencontre, j’apprenais son décès. C’est un grand regret pour moi de n’avoir pas pu profiter davantage des enseignements de cet homme exceptionnel.
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