DE GAULLE 2

De Gaulle 2 9 décembre 2005 Tournage hier chez JEAN MAURIAC, dans son appartement parisien. J’avais rencontré Jean Mauriac, il y a dix ans, en même temps qu’Olivier Guichard, pour le voyage du général de Gaulle autour du monde de 1956. J’ai retrouvé un homme en forme, à 82 ans, parfaitement prêt pour l’entretien, d’une courtoisie extrême et résigné à répondre à nos questions. Je dis « résigné », car il nous a dit qu’il était un homme de la presse écrite et qu’il n’aimait pas beaucoup la télévision, mais qu’il acceptait, par courtoisie, de parler de la Traversée du Pacifique qu’il a faite avec le général de Gaulle. Il a écrit de belles pages sur cette navigation dans son futur livre : « le général et le journaliste », qu’il rédige avec l’aide d’un confrère. Il montre un de Gaulle détendu, dans l’intimité d’un groupe d’amis. Ses goûts pour la lecture, le cinéma, la chanson, pour les hommes mais pas pour la nature. Ces pages ont été publiées, un peu raccourcies, dans le Nouvel observateur. Il avait aussi sorti ses archives sur ce voyage : des photos magnifiques et surtout tous ses articles bien répertoriés. J’avais été frappé lors de ma première visite par le rangement méticuleux de ses archives personnelles. Dès l’entrée, il me fait des compliments sur ma casquette de marin, puis c’est le tour de Aurine, qui a droit à des compliments sur sa veste. Il nous dit ensuite, par boutade, qu’il se trouvait mal élevé quand il était jeune journaliste, car il était très effronté face au général de Gaulle. Mais quand on voit l’attention qu’il porte à chacun et l’extrême courtoisie de son comportement et de son langage, on imagine les efforts qu’il a pu faire pour être accepté dans le cercle intime du général de Gaulle. Il nous a parlé aussi avec beaucoup d’émotion de son père François Mauriac. C’est François Mauriac qui a mené, parmi les premiers, le combat pour la décolonisation et a dénoncé la torture. Aujourd’hui, nous aurions encore besoin, de sa grande voix !