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17 novembre 2005

OPÉRATION RÉUSSIE

OPÉRATION RÉUSSIE 17 novembre 2005 L'opinion française a compris: seule la répression peut venir à bout des révoltes des pauvres. Le ministre de l'Intérieur gagne des points dans les sondages, l'état d'urgence est prolongée de trois mois, les jeunes ne pourront plus sortir, les médias et internet seront surveillés, des perquisitions pourront avoir lieu plus facilement. Les sanctions judiciaires pourront pleuvoir et les prisons s'agrandir. Les étrangers pourront être chassés plus facilement avec de nouveau un facteur discriminatoire: la polygamie. La porte est ouverte à l'état policier, préfiguration de situations beaucoup plus graves que l'Europe a connu au XIXème et au XXème siècle. Les périodes de grande misère débouchent souvent sur des solutions dramatiques. Les médias et surtout la télévision a bien joué son rôle. Au début des événements elle montre naturellement les affrontements et les violences de part et d'autre. Puis les consignes sont données de montrer surtout les dégâts et les victimes, de préférence pauvres, de ces dégâts. Enfin de montrer la qualité du travail des agents de l'état. J'apprends dans Le Canard Enchaîné de cette semaine qu'il a fallu trois jours pour que le scoop d'une équipe de France 2, montrant un policier frappant un jeune à terre, ait l'autorisation d'être diffusé. La direction de l'information a montré les images aux syndicats de policiers et au ministère de l'intérieur et a attendu le feu vert du ministère et l'intervention après la diffusion des images, du ministre lui-même, pour diffuser ces images. Ces images ont, comme par hasard, disparues du site de France 2 où les journaux restent en archives. Et on prétendait que la télévision n'était plus sous le contrôle du pouvoir! J'ai travaillé dans la télévision du général de Gaulle: la surveillance était déclarée mais la censure n'était pas plus forte. Il y avait encore de vrais journalistes, salariés permanents qui n'avaient pas peur de perdre leur place. Il a fallu attendre 1968 pour que certains soient mis au placard, mais pas licenciés. Aujourd'hui la précarité facilite la docilité et le journaliste apprend plus les méthodes de la communication que les méthodes de l'investigation. Et si un journaliste a le goût de l'investigation on lui fait tout de suite mesuré les risques d'une telle aptitude. C'est ce que l'on disait aux journalistes africains en formation en France, avant qu'ils retournent dans leur pays. Eux risquaient en plus leur vie. On a vu à Tunis, pays au régime dictatorial, comment sont traités les journalistes. Certains le découvre à l'occasion d'un sommet sur l'information qui , comble de l'ironie, se tient dans un pays sous contrôle. Mais il faut bien que la communauté internationale riche soigne ses amis et ceux qui soutiennent son système.
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