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31 octobre 2005

STAGIAIRE=PRÉCAIRE

STAGIAIRE=PRÉCAIRE 31 octobre 2005 J'entends ce matin à la radio, dans la revue de presse, la dénonciation de l'emploi des stagiaires sur des postes de travail en remplacement de travailleurs salariés. C'est une pratique encore plus rentable que les nouveaux contrats Villepin puisque les stagiaires ne sont pas payés du tout et qu'il peuvent même former les stagiaires qui prendront la suite lorsqu'ils auront fini leur stage. Cette pratique est aussi fréquente dans le service public que dans le privé. A Radio France et à France 3, ils acceptent les stagiaires de l'Institut National de l'Audiovisuel, de préférence pendant l'été, ce qui leur évite d'engager des intermittents rémunérés. Naturellement le stagiaire n'aura pas d'emploi à l'issue de son stage et il pourra enchaîner sur un autre stage, si ses parents ont assez d'argent pour lui payer le gîte et le couvert. Dans sa grande bonté la radio ou la télévision publique lui permet quand même l'accès à la cantine de son comité d'entreprise. J'ai constaté cette démarche il y a plus dix ans à France 3 Nancy, où je tournais un film sur les métiers de l'audiovisuel pour l'INA. Le rédacteur en chef auprès duquel je m'étonnais qu'une scripte d'édition appréciée veuille quitter la station parce qu'elle était stagiaire et n'était pas payée depuis plusieurs mois, me répondit: " C'est normal, elle apprend son métier". Or cette jeune fille, déjà professionnelle dans la communication d'entreprise, avait voulu travailler à la télévision et avait appris son nouveau métier en quelques semaines. Si cette attitude, très fréquente dans le monde du spectacle, le monde le plus risqué et le plus fragile, se répand partout, il est évident que les jeunes et les moins jeunes, car il y a des stagiaires en reconversion déjà âgés, sont vite découragés d'acquérir des savoir-faire qui ne leur servent à rien. Et l'on s'étonne ensuite que les populations plus faibles, plus vulnérables et plus pauvres, se rebellent en brûlant des voitures ou en cassant des magasins. Voilà 4 nuits que des "jeunes" ( jeune=révolté) bougent à Clichy, dans la banlieue parisienne, à une demi heure en métro du centre de Paris. Ces "jeunes" n'ont connu que la galère, les petits boulots, les petites combines, les petits trafics. Ils sont traités comme de grands criminels par la police avec contrôle musclé, interrogatoire musclé, arrestation immédiate. Comment s'étonner qu'ils se manifestent avec les armes du désespoir? Ils ne se rendent pas compte que l'Etat policier n'attend que ça pour les coffrer définitivement. Mais quand on n'a plus rien à perdre la prison n'est plus si terrible! Quel échec pour notre société d'abondance!
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