DESARMEMENT

18 juillet 2005

DESARMEMENT

Mes amis de Greenpeace ont décidé de faire de cette année, l’année du désarmement nucléaire. Ils rappellent que Greenpeace a été fondé en 1971, en opposition aux essais nucléaires US-américains en Alaska et que leur action a réussi à arrêter ces essais. Le 10 juillet 1985, quand le Rainbow Warrior a été victime d’un attentat français dans le port d’Auckland, il arrivait de l’île Rongelap où il avait aidé à l’évacuation des 300 habitants qui subissaient depuis trente ans les conséquences des essais nucléaires américains et il s’apprêtait à se rendre à Mururoa où des essais français étaient annoncés.

Dans la revue de ce mois, Greenpeace France précise que ce n’est pas parce que les essais nucléaires ont été arrêtés que la prolifération nucléaire ne continue pas. Les puissances nucléaires continuent des études, les USA emploie des armes radioactives sur les champs de bataille, une trentaine de pays dans le monde sont prêts à passer facilement du nucléaire civil au nucléaire militaire. En toute infraction avec leur engagement à éliminer leurs arsenaux nucléaires, la Chine,les Etats-Unis , la France, la Grande Bretagne et la Russie continuent à développer de nouvelles armes nucléaires. Même les soldats de ces pays producteurs ont pu les " apprécier " lors des derniers affrontements.

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Je suis bien sûr tout à fait d’accord avec Greenpeace (

www.greenpeace.org/desarmement

) pour demander la destruction des armes nucléaires mais je préfèrerais demander la destruction de toutes les armes. Avec les campagnes de haine qui se développent dans de nombreux pays autrefois tranquilles on peut craindre une extension des conflits et naturellement ces conflits seront encouragés, sinon attisés, par les marchands d’armes qui ont tout intérêt à faire marcher leur commerce.

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Je me souviens d’être allé dans les années 80 au festival de Bourges, avec le film ECOUTEZ BIZEAU. Eugène Bizeau était un vigneron, un poète et un auteur de chansons dont beaucoup de chansons révolutionnaires et pacifistes. Il venait d’avoir 100 ans. Après mon film, l’éditeur Christian Pirot avait sorti un beau livre illustré par Cabu. Nous avions donc organisé la sortie de livre à l’occasion du festival de la chanson de Bourges. Nous étions arrivés avec Eugène Bizeau et des chanteurs qui l’appréciaient dans une salle de projection comble. A 11h du matin cela m’avait beaucoup étonné. A l’issue de la projection Eugène Bizeau, qui portait très bien ses ans et plus, avait pris la parole pour répondre aux questions et affirmer à nouveau son pacifisme intégral. Il avait été très applaudi.

Je me disais que c’était très bien de pouvoir condamner l’usage des armes dans une ville dont la principale industrie est la fabrication des armes. Il y a un paradoxe à financer un festival de la chanson souvent contestataire avec l’argent de la vente des armes.

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Comment faire comprendre aux ouvriers dont c’est souvent la seule possibilité d’avoir du travail que le produit de leurs efforts ne sert qu’à semer le malheur et la mort. On a même vu des soldats français être tués par des armes achetées dans leur propre pays dans plusieurs pays d’Afrique et en particulier au Tchad.

Il ne serait pourtant pas difficile de reconvertir toutes ces usines en usines utiles de produits qui aident à vivre et non pas de produits qui font mourir. L’Allemagne et le Japon ont très bien réussi pendant plusieurs années et ils étaient même devenus les pays les plus riches. Lorsque les combattants manqueront d’armes, qu’elles seront trop chères ou introuvables, ils essaieront de s’entendre avec leur ennemi. Il est trop facile aujourd’hui de trouver des armes meurtrières.

Alors agissons pour que ce marché ne soit plus rentable. Comment ? En dénonçant sans cesse en France, au moins dans notre pays, les grands salons de l’armement, les médias dirigés par les vendeurs d’armes, la formation à l’esprit militaire qui se développe dans la publicité et même à l’école.

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